13 janv. 2014

Activist use agricultural work as protest action in India / Des militants travaillent la terre pour protester en Inde

Activist use agricultural work as protest action in India / Des militants travaillent la terre pour protester en Inde

Author: Ekta Europe Admin  /  Categories: News  /  Rate this article:
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Article published in The Hindu on January 8th, 2014 . This project is supported by Ekta Belgium. The translation in French is available below. / Article publié dans The Hindu le 8 janvier 2014. Ce projet est soutenu par Ekta Belgium. La traduction de l'article en français est disponible ci-dessous.

KOLLAM, January 8, 2014

Green is the colour of Arippa land agitation

SPECIAL CORRESPONDENT

Agitators have taken to farming to earn their livelihood and win the hearts of local people

AGAINST ODDS:Agitators at Arippa in Thingalkarikkam village of Kulathupuzha grama panchayat in Kollam district till the land on a rubber estate they have encroached upon.— PHOTO: C. SURESH KUMAR
AGAINST ODDS:Agitators at Arippa in Thingalkarikkam village of Kulathupuzha grama panchayat in Kollam district till the land on a rubber estate they have encroached upon.— PHOTO: C. SURESH KUMAR

Agitations can take many avatars — road blocks, sloganeering, strikes, and even violence. At Arippa in Thingalkarikkam village of Kulathupuzha grama panchayat in Kollam district, the State is witnessing an agitation of a different kind — through farming.

Here, as many as 1,200 landless families agitating for land for the past one year have converted an eight-acre expanse of land into a rich farmland. The land, lying fallow for decades, has already yielded a rich harvest of vegetables and more than 40 quintals of paddy.

The organic paddy produced is processed and sold in the open market under the brand name ‘Arippa Fresh’ rice.

The next crop of paddy is nearly grown and is set to be harvested in March.

Tapioca is also being grown on seven acres, and will be harvested next month.

The agitation is being led by the Adivasi Dalit Munnetta Samithi. Those on agitation have encroached upon 56 acres of a rubber estate that was notified as surplus land, and acquired by the government from the Thangal Kunju Musaliar family. The protesters, the senior-most among them being a 90-year-old woman and the youngest a two-week-old infant, have erected over 1,000 shanties on the estate where they live.

No tapping

Not a single rubber tree on the plantation is being tapped. The agitators say they have not entered the estate to misappropriate its assets but to demand land as a means of livelihood and for a roof over their heads. They say latex used to be pilfered from the plantation with political backing.

But after the entry of the agitators, that stopped and this invited the wrath of the latex mafia.

Samithi president Sreeraman Koyyon says families who have encroached upon the estate came from nine different districts and together, they are more than 2,000 strong. Their intention is not to take over the estate, but get suitable land in their respective districts.

The agitation ground now wears a tranquil look, but things were not this peaceful when the estate was occupied. Mr. Koyyon says vested political interests branded them Maoists, and they were subjected to constant physical and verbal attacks. It was a tension-ridden atmosphere, he recalls.

The agitators being a determined lot, they decided to stay put even in the face of death till their demand for land was met. He says those were the days when they were ostracised by political parties, and even free movement outside the agitation ground was difficult.

They were desperately in need of some activity to keep busy, relieve tension, and bring about a change in the hostile approach of the people towards them, Mr. Koyyon says.

This triggered the idea of farming, and there was un-assessed government land lying idle on which the idea could be translated into reality. Making the land arable was a Herculean task. But farming was in their blood, and together they set to work. The main requirement was water. A stream ran through the area but it was clogged with barely any flow. Men and women worked together to manually dredge the stream, and revive it.

Fruit of labour

They tilled the soil for several days, and within weeks the barren expanse had become a rich farm. Besides paddy, locally grown vegetables were also farmed. Farming was a great diversion for the agitators, and also led to a change of heart among the local people and the politicians towards them.

It also sparked a farming trend in the village, and paddy fields lying idle for years turned green with crops.

Last week, when the agitators celebrated the first anniversary of their stir with a week-long programme, many politicians and leaders of other organisations who had initially condemned them came forward to champion their cause. Farming can not only work miracles on land, but also in the minds of the people, Mr. Koyyon says.

EN FRANçAIS:

KOLLAM, le 8 janvier 2014

Verte est la couleur de la protestation (à propos de la terre) à Arippa

ENVOYÉ SPÉCIAL

Les protestataires cultivent la terre pour gagner leur vie et gagner le cœur des populations locales
AGAINST ODDS:Agitators at Arippa in Thingalkarikkam village of Kulathupuzha grama panchayat in Kollam district till the land on a rubber estate they have encroached upon.— PHOTO: C. SURESH KUMAR

Contre vents et marées: les protestataires à Arippa dans le village de Thingalkarikkam du Panchayat de Kulathupuzha dans le district de Kollam, labourent la terre qu'ils ont occupée sur une plantation de caoutchouc. PHOTO : C. SURESH KUMAR

Les protestations peuvent prendre plusieurs avatars : des barrages routiers, des slogans, des grèves, et même de la violence. A Arippa dans le village de Thingalkarikkam du Panchayat de Kulathupuzha dans le district de Kollam, l'État connaît une agitation d'un genre différent - grâce à l'agriculture.

Ici, pas moins de 1200 familles sans terre qui protestent depuis un an (pour obtenir une terre) ont converti une étendue de huit acres de terre en une riche terre agricole. Le terrain, en friche pendant des décennies, a déjà donné une riche récolte de légumes et plus de 40 quintaux de paddy (riz non encore décortiqué).

Le paddy bio qui est produit est transformé et vendu sur le marché libre sous le nom de marque "Arippa Fresh". La prochaine récolte de riz est presque à maturité et sera prête à être récoltée en mars. Du tapioca est également cultivé sur sept hectares, et sera récolté le mois prochain.

L'agitation est dirigée par l'association Adivasi Dalit Munnetta Samithi. Les protestataires ont empiété sur 56 hectares d'une plantation de caoutchouc qui a été classée comme terres excédentaires, et acquise par le gouvernement auprès de la famille Thangal Kunju Musaliar. Les manifestants - le plus âgé d'entre eux étant une femme de 90 ans et le plus jeune un bébé de deux semaines - ont érigé plus de 1.000 cabanes sur le domaine où ils vivent.

Pas d'exploitation

Pas un seul des arbres à caoutchouc de la plantation n'a été exploité. Les protestataires disent qu'ils ne sont pas entrés pour s'approprier les biens de la plantation, mais pour exiger une terre comme moyen de subsistance et pour avoir un toit au-dessus de leurs têtes. Ils signalent qu'il était courant que le latex soit volé avec le soutien de politiques. Mais après l'entrée des protestataires, cette pratique a été stoppée, ce qui a suscité la colère de la mafia du latex.

Le Président de l'association, Sreeraman Koyyon, dit que les familles qui ont empiété sur le domaine sont venues de neuf districts différents et qu'ensemble, ils sont plus de 2.000. Leur intention n'est pas de s'accaparer la propriété, mais d'obtenir des terres appropriées dans leurs districts respectifs.

Les lieux sont maintenant tranquilles, mais les choses n'étaient pas aussi paisibles lorsque la plantation a été occupée. M. Koyyon déclare que des intérêts politiques les ont qualifiés de maoïstes, et ils ont été soumis à des attaques physiques et verbales constantes. C'était une atmosphère très tendue, se souvient-il.

Les protestataires étaient très déterminés, et ils ont décidé de rester sur place, malgré les menaces de mort, jusqu'à ce que leur demande pour des terres soit acceptée. Il dit que pendant ces jours-là, ils ont été mis au ban de la société par les partis politiques, et il leur était même difficile de circuler librement à l'extérieur du lieu d'occupation.

Ils avaient désespérément besoin d'une activité pour s'occuper, pour soulager les tensions et pour susciter un changement dans l'attitude hostile de la population à leur égard, dit M. Koyyon.

C'est ce qui a déclenché l'idée de cultiver la terre, car il y avait certaines terres publiques non-démarquées et en friche où leur idée pouvait être traduite dans la réalité. Rendre la terre cultivable fut une tâche herculéenne. Mais ils avaient l'agriculture dans le sang, et, ensemble, ils se sont mis au travail. La première nécessité c'était l'eau. Un ruisseau traversait la région, mais il était bouché avec très peu d'écoulement. Hommes et femmes ont travaillé ensemble pour draguer manuellement le lit de la rivière, et la faire revivre.

Les fruits de leur travail

Ils ont cultivé le sol pendant plusieurs jours, et dans les semaines qui suivirent, l'étendue aride était devenue une terre fertile. Outre le paddy, des légumes de culture locale ont également été cultivés. L'agriculture était un grand divertissement pour les protestataires, et cela a également conduit à un changement de mentalité à leur égard parmi la population locale et les politiciens.

Cela a également suscité un nouvel intérêt pour l'agriculture dans le village, et des rizières restées en friche pendant des années ont reverdi avec des cultures.

La semaine dernière, lorsque les protestataires ont organisé une semaine complète de programmes pour célébrer le premier anniversaire de leur occupation, de nombreux hommes politiques et les dirigeants d'autres organisations qui les avaient initialement condamnés, sont venus maintenant pour défendre leur cause. Comme quoi l'agriculture peut non seulement faire des miracles sur la terre, mais aussi dans l'esprit des gens, conclut M. Koyyon.


 

 

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