Article published in the Herald News, on September 2, 2013, by AARON BESWICK Truro Bureau (article in french below)
Activist promotes change for 50,000
Coady Chair at St. F.X. shares 40 years’ work organizing protests by the marginalized
ANTIGONISH — Rajagopal P.V. knows the power of putting one foot in front of another.
Because when there’s 100,000 of them heading toward a major city demanding change, feet matter.
“Can you imagine 50,000 people walking into a major city and sitting down?” asked the 2013 Coady Chair in Social Justice at St. Francis Xavier University.
“You’d shut the city down.”
For the next 21/2 months, the Indian activist will be sharing with students at the Coady Institute the wisdom that he’s earned over 40 years campaigning for the landless and marginalized in his home country.
Rajagopal will speak to the community leaders advocating for change who come from around the world to network and learn new organizing tactics at the Antigonish school for social justice.
He’ll talk about the long chain of factors that must be in place before organizing mass demonstrations, a chain that he said begins by fostering analytical thought and confidence among leaders at the grassroots level.
“You need to prepare people to understand the commitment it will take and the risk involved,” said Rajagopal, who refuses to use his last name to avoid association with any caste.
“You need them to understand strategies and consequences.”
Fifty thousand landless and impoverished Indians didn’t just appear behind Rajagopal last October to begin walking 350 kilometres toward New Delhi to demand that their own land be given back to them.
It took decades of building a movement for Rajagopal’s organization for social change, Ekta Parishad, to be able to feed and care for the population of a small city embarking on a journey.
“Seventy per cent of people in India live in rural areas where their only resources are the land, water and forests,” said Rajagopal.
“The current economic growth model sees those resources being taken from them and transferred to large companies.”
They walked for 11 days before a panicked Indian government sent officials with promises of land reform that would see at least a few of the nation’s estimated 170 million slum dwellers get access to small patches of earth to call their own. It was enough for Rajagopal to send his peaceful army home.
“The government came through on about 70 per cent of the deal we signed, which, considering the powerful lobbies stacked against us, was pretty good.”
In the relative backwater of Antigonish, Rajagopal is looking forward to time to think. The man who has never taken a vacation will be thinking of how to continue his cause by creating a political lobby for the poor in India’s 2014 election.
“India is a crude democracy where money power and muscle power are used by powerful lobbies. But there are not many who lobby for the poor. We need to create a lobby that works for a bottom-up development model that supports self-sufficient and self-governing villages.”
See the article online : http://thechronicleherald.ca/novascotia/1151640-activist-promotes-change-for-50000
EN FRANçAIS (traduction : Jacques Vellut):
Article publié dans le Herald News , le 2 Septembre 2013, par AARON BESWICK Bureau Truro
Rajagopal partage l'expérience d'Ekta Parishad
Le militant veut du changement pour 50.000 personnes. A l'université Coady - St. François Xavier, il évoque ses 40 ans de travail pour organiser les populations marginalisées.
ANTIGONISH
Rajagopal P.V. connaît le pouvoir de mettre un pied devant l'autre. Car, quand il y a 100.000 pieds qui se dirigent vers une ville pour exiger une réforme majeure, ces pieds deviennent importants.
"Pouvez-vous imaginer 50.000 personnes qui marchent vers une grande ville et restent assis sur une place ?" demande Rajagopal. "Vous fermeriez la ville."
Penadnt les prochains 2,5 mois, le militant indien va partager avec les étudiants de l'Institut Coady la sagesse qu'il a acquise au cours plus de 40 années de campagne de mobilisation en faveur des paysans sans terre et des marginaux dans son pays d'origine. Rajagopal va parler aux responsables de la communauté étudiante pour mettre en avant les changements qui surviennent partout dans le monde et de nécessité "faire réseau" et d'apprendre – au sein de la section "Justice sociale" - de nouvelles tactiques d'organisation.
Il va parler de la longue liste des facteurs qui doivent être en place avant d'organiser des manifestations de masse, une liste qui commence, dit-il, en favorisant une pensée analytique et en redonnant confiance en eux-mêmes aux leaders locaux.
"Il faut préparer les gens à comprendre l'engagement que cela signifiera et le risque encouru", déclaré Rajagopal, qui refuse d'utiliser son nom de famille pour éviter toute association avec une caste. "Il doivent pouvoir comprendre les stratégies et les conséquences."
Ce ne sont pas simplement cinquante mille Indiens sans terre et pauvres qui marchaient derrière Rajagopal en octobre dernier pour entamer leur marche de 350 km vers New Delhi pour exiger qu'on leur rende leur propre terre.
Il a fallu des décennies pour construire un mouvement et pour que l'organisation de Rajagopal pour le changement social - Ekta Parishad - puisse nourrir et prendre soin de la population d'une petite ville au cours d'un tel voyage .
'Soixante-dix pour cent des gens en Inde vivent dans des zones rurales où leurs seules ressources sont la terre, l'eau et les forêts", déclare Rajagopal. "Le modèle actuel de croissance économique prive ces gens de ces ressources pour les transférer aux grandes entreprises."
Ils ont marché pendant 11 jours avant qu'un gouvernement indien paniqué envoie ses fonctionnaires avec des promesses de réforme foncière qui permettrait au moins à quelques-uns des quelque 170 millions d'habitants des bidonvilles de la nation d'avoir accès à un lopin de terre qu'ils puissent réclamer comme "leur terrain". Ce fut suffisant pour que Rajagopal renvoie chez cette armée pacifique.
"Le gouvernement a mis en place environ 70 pour cent de l'accord que nous avons signé, ce qui est assez bon, compte tenu des puissants lobbies qui s'opposaient à nous."
Rajagopal profitera de la tranquillité d'Antigonish pour prendre le temps de la réflexion. L'homme qui n'a jamais pris de vacances réfléchira à la façon de poursuivre son objectif par la création d'un lobby politique en faveur des pauvres à l'occasion des élections de 2014 en Inde.
"L'Inde est une démocratie approximative où le pouvoir de l'argent et le pouvoir des muscles sont utilisés par de puissants lobbies. Mais rares sont ceux qui sont prêts à défendre les pauvres. Nous devons créer une force politique qui travaille pour un modèle de développement de bas en haut qui permet aux villages de devenir autosuffisants et autonomes".